Le Saint Suaire modèle pour l'iconographie chrétienne

les relations entre les diverses représentations iconographiques, les dates de textes et faits historiques concernant le Saint Suaire et le Saint Suaire lui même ?
je tiens à préciser que je me contente ci-dessous de ne donner que quelques dates et faits longuement détaillés dans le livre.

Texte et fait historique :

Après la mort de Jésus, le silence est de mise. Le Saint Suaire est considéré par les juifs comme le drap de l'imposteur faussement dit " ressuscité " et par les païens à cause du mépris qu'ils vouaient à " la secte ".
Interdiction d'en faire un objet de propagande ou un objet d'un culte public.

Constatations iconographiques :

En ce qui concerne la représentation de la crucifixion du Christ, celle-ci est interdite et est toujours remplacée par l'image de l'agneau.

 

Texte et fait historique :

en 692 le Concile Quinisexte ou In Trullo de Constantinople prescrit le remplacement de l'image de l'agneau par l'image même du Christ.

Constatations iconographiques :

Premières représentations sous forme d'icônes et de mosaïques.

Antoine Legrand, restaurateur de tableaux et expert en histoire de l'art, explique bien qu'une icône est un descendant direct de l'Art Pictural Romain. " Elle reproduit scrupuleusement tous les détails censés caractériser l'action de l'Esprit sur le visage représenté. Les concepteurs d'icônes ne travaillaient jamais par imagination mais par reproduction. "

 

Texte et fait historique :

en 726 Jean Damascène indique que le tissu dont on ne voit que le visage fait partie d'un linge qui est replié.

Constatations iconographiques :

Durant les premiers siècles toutes les icônes byzantines représentaient simplement le visage tel qu'il était possible de le voir sur le Mandylion qui était présenté plié ne laissant voir que le visage. Les détails marquants étaient entre autres la représentation de la marque de sang sur le front sous forme d'une mèche.

Texte et fait historique :

16 août 944, l'homélie de Grégoire le Référendaire (texte retrouvé au Vatican en 1986) parle de l'image d'Edesse et indique qu'il a vu le visage et la blessure de côté permettant alors de dater les premières présentations officielles du Linceul déplié.

en 966 le Chanoine Geron, administrateur apostolique de Cologne en 966, et chapelain impérial, répond à la demande de l'empereur Othon Ier de raccompagner de Rome jusqu'à Constantinople la princesse Théophania et ramène de ce voyage différentes reliques.

Constatations iconographiques :

en 971 le chanoine Geron fait réaliser La Croix de Geron en la cathédrale de Cologne. Il fait représenter pour une toute première fois les mains de Jésus avec le pouce replié sur les paumes de la main. (résultat de la crucifixion dans le poignet et non la paume de la main).

Aucun doute sur le fait qu'il a vu le Saint Suaire déplié à Constantinople.

Texte et fait historique :

en 1050 des textes continuent d'affirmer que le Mandylion est effectivement un tissu entier présenté déplié.

Constatations iconographiques :

Les premières mosaïques de la basilique Sainte Sophie de Constantinople au 10ème siècle laissent apparaitre la moitié du corps de Jésus avec les bras et en particulier les doigts très allongés.

Texte et fait historique :

en 1100 un écrit défend que l'on montre " ce linge où le Christ a les yeux clos ". (preuve donc de son existence)

en 1192 réalisation du Codex de Pray. Il s'agit d'un manuscrit étudié par le Jésuite Pray, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale de Budapest et daté avec précision et certitude de 1192. En plus d'un texte funéraire, il contient une miniature représentant dans la partie supérieure le Christ mort et dans sa partie inférieure les saintes femmes au tombeau.

Constatations iconographiques :

le Christ est représenté nu (contraire aux représentations habituelles)
les mains croisées (contraire aux représentations habituelles)
les représentations précises des 4 doigts avec le pouce replié
les marques de sang aux poignets
les trous en L sur le tissu

Toutes ces similitudes avec les détails visibles sur le Saint Suaire (les trous résultants de brûlures ou les images liées au corps) ne peuvent laisser aucun doute sur le fait que l'auteur a effectivement vu en détail le Saint Suaire déplié avant 1192.

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